Déclaration du Bureau politique – exécutif du Parti de gauche d’Iran (Fadaïan du peuple)

La jeune femme Sahar Khodayari est décédée des suites d'une immolation à l'aube du lundi 9 septembre. Avec cette mort déchirante, la conscience publique en Iran a été profondément touchée. Elle est brulée par un feu ardent qui dénonce la discrimination et l'injustice à l’encontre des filles et des femmes iraniennes. La République islamique est le seul gouvernement au monde qui n'autorise pas les femmes à se rendre dans un stade. La privation de liberté et la violation des droits de l'homme les plus fondamentaux ont pris racine dans le tissu de la République islamique et en sont devenues inséparables. Les insultes, les humiliations, les détentions arbitraires, les interrogatoires, la torture et la mort font partie des mesures prises par le gouvernement contre les femmes qui résistent à la discrimination fondée sur le genre. Depuis 40 ans, cette résistance à la République islamique est quotidienne, mais la mort déchirante de Sahar est un coup dur qui pourrait faire reculer le gouvernement dans ces champs de bataille.

L'effet profond et le malheur de la mort de Sahar peut mener à l'indignation du public, à la colère et à la protestation politique. Lions le nom de Sahar à celui du Stade Sportif en Iran. Faisons retentir la voix de ces athlètes adhérant à l’esprit authentique du sport, qui ont proclamé un "stade interdit". Une autre initiative invitant les spectateurs du stade à scander le slogan "Alors, où sont-elles les femmes ?" mérite d’être poursuivie. Tous les sportifs consciencieux pourront écrire le nom de Sahar, "la fille bleue", sur les chaises et les murs des stades et dans les rues menant vers les stades. Dans les écoles, les collèges, les bureaux et les usines, et sur tous les lieux de travail, l’argument pourra être engagé selon lequel "le sport et le fait d’être fan du sport ne distinguent pas entre les hommes et les femmes". Tout athlète connu peut utiliser sa position sportive pour démontrer son opposition aux politiques de la République islamique en matière de discrimination à l'égard des femmes. Les initiatives dans ce domaine sont infinies et variées parmi le peuple iranien.

Les compatriotes résidant à l’étranger ont de nombreuses occasions de protester contre les violations par la République islamique d'Iran des Conventions et des Règlements des instances sportives internationales.

On peut écrire des lettres et signer des pétitions à la FIFA et au Comité olympique mondial, afin de réagir à cette tragédie. On peut également organiser des manifestations et en envoyer leurs résolutions aux secrétariats de ces institutions. Tout ne doit pas être résumé dans les transactions officielles de la République islamique avec ces institutions. Il est nécessaire qu'ils sachent qu'ils doivent rendre des comptes à un pays mécontent et en colère contre le type de discrimination que ce gouvernement faire subir au peuple, en particulier dans le sport.

La République islamique a pris la vie de Sahar avec ses souhaits et ses rêves. Devant les yeux du monde entier, ce crime tragique a encore exacerbé la politique de discrimination de genre dans le sport iranien. Alors que l’immolation de Sahar a résonné dans le monde entier, il faut maintenant plus que jamais dénoncer ce régime le plus tristement célèbre pour les violations des valeurs et des réglementations sportives mondiales.

Le Parti de gauche d’Iran (Fadaïan du Peuple) fait appel à tous les citoyens du pays, aux associations démocratiques ainsi qu’aux autres organisations de défense des droits de l’homme et de lutte contre les discriminations et les injustices de protester contre cette politique rétrograde. Nous croyons qu’ensemble, la voix des multiples couches de la société iranienne, les sportifs, les sportives, les artistes, les femmes, les hommes, peut envoyer aux oubliettes de l’histoire cette politique discriminatoire vestige d’une autre époque.

Il viendra un jour où le rêve brisé de Sahar retentira dans les stades du pays et son combat reviendra dans les esprits dans la lutte contre la discrimination et son combat se hissera comme un drapeau au-dessus des stades à travers l'Iran.

 

11 septembre 2019

Le Bureau politique – exécutif du Parti de gauche d’Iran (Fadaïan du peuple)

 


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